Témoignages

TitreTémoignageTémoinCatégories
5 légumes par jour Tout l’été, on avait écossé des petits pois… Maman faisait le jardin : haricots, carottes, pommes de terre, poireaux, choux-raves… Elle élevait des poules qui nous donnaient leurs œufs, des poulets et des lapins. On avait à manger pour l’hiver. Nicole Yerli – 2023NUTRITION, VIE QUOTIDIENNE
A vélo

1957 : Marie, 3 ans, est touchée par la maladie qui a marqué cette époque : la poliomyélite. Pour elle, le petit vélo vert à grosses roues (pneus de 6 cm), muni de roulettes au début, est un appareil thérapeutique au même titre que la natation, les bains quotidiens, les exercices de tout genre…. A noter que les parents, Vital et Denise n’hésitaient pas à descendre à Morez le dimanche chez Les Morel ; Vital sur sa bécane avec deux gamins (un sur le cadre, l’autre sur le porte-bagages) et Denise, seule sur son vélo et… à remonter avant la nuit. (50 km environ aller-retour)

Maryse Piard – 1992VIE LOCALE
Au lit, au chaud

L’hiver, on faisait la bouillotte pour aller au lit. Elle était en aluminium. On l’encapuchonnait bien pour ne pas se brûler On était bien au chaud dans la nuit, même s’il y avait du givre aux carreaux. Une fois au lit, il ne fallait pas bouger ! Pas du tout. Il existait aussi des « briques » réfractaires. Mais on n’en avait pas chez nous

Colette Monnier – 2023DOMESTIQUE
Autre éclairage

Je ne me souviens plus quand on a eu l’électricité : on avait des lampes à pétrole. On n’allait pas à droite et à gauche en appuyant sur un bouton !

Marie-Thérèse GoyardVIE QUOTIDIENNE
Avant l’eau courante

On n’avait pas d’eau à la maison ; on allait chercher l’eau à la fontaine, mais elle était gelée l’hiver. Alors, on prenait des glaçons, on les mettait dans une casserole pour les faire fondre et on se lavait.

Paulette Guyon – 2023DOMESTIQUE
Bal de neige

En septembre 1974, à Morbier, le jour du bal, à cause du poids de la neige, tout s’est effondré sur la place : estrade, toiles de protection au-dessus des musiciens !

Annie Rinaldi – 2023METEOROLOGIE
Concours de ski

Le 1er concours de ski (ndlr à Prénovel) eut lieu durant l’hiver 1932-1933. Raymond BONNEFOY (17 ans) et Noël JANIER (16 ans) le firent tous les deux.

Les coureurs de Prénovel allaient courir dans les villages voisins du Grandvaux ou allaient dans le Haut Jura du côté de la Pesse.

A Prénovel, le dernier de la course gagnait un repas à prendre au café-restaurant GRENARD. Les coureurs rusaient pour gagner ce prix.

Au concours de ski à Château-des-Prés, j’avais gagné 10 oranges. En rentrant à la maison, j’en ai perdu la moitié. Quel drame ! A cette époque, une orange était un cadeau royal.

Marcel Alabouvette – 1992SKI
Déneigement

Le déneigement des rues se faisait avec la charrue et des chevaux ; à Foncine, un seul cheval tirait la charrue. Tout le monde dépellait. Ça faisait partie de la vie.

Marcelle Garnier – 2023VIE LOCALE
École ou pas

Dans les familles d’agriculteurs, les enfants n’allaient pas à l’école de Pâques à la Toussaint. Les enfants devaient garder les vaches dans les pâturages car il n’y avait pas de clôtures. Ceux qui voulaient et dont les parents avaient les moyens, poursuivaient leurs études dans les écoles supérieures à Clairvaux, Saint-Claude, Morez.

Marcel Alabouvette – 1992ECOLE
Hiver prolongé

C’était un début mai… Transport de bois pour la scierie JACQUEMIN de la Billaude. Hubert et moi… On aurait pu penser que c’était le début du printemps sauf que ces bois, mis à port de camion à l’automne sur le chemin du grand remblai de la forêt du Risoux étaient encore couverts de glace… Au passage du camion, les gens se demandaient d’où on venait !!

Georges-Henri Piard – 1992METEOROLOGIE
Les saisons

Autrefois, les saisons étaient très marquées. Il y avait de gros hivers, puis la fonte, un printemps court qui venait tard… J’avais l’impression que les étés étaient interminables. On était en vacances du 14 juillet au 1er octobre.

Colette Monnier – 2023METEOROLOGIE
Médecin de campagne

Dans les années 1960-1970, aux Piards, était fixée sur le mur de l’école une boite à lettres dans laquelle les habitants qui en avaient besoin, laissaient un message adressé aux médecins pour réclamer leur visite. Toutes les semaines, les deux médecins concernés, le Docteur PROTAT et le docteur MARSSEAU de Saint-Laurent s’arrêtaient à la boite, prenaient les messages les concernant et organisaient leur tournée en fonction des demandes. L’un assurait la tournée du mardi ; l’autre, celle du vendredi.

Monique Piard – 1992VIE LOCALE
Naissance laborieuse

On m’a raconté ma naissance.

La sage-femme, Mademoiselle Cordier de Foncine est venue assister ma mère. Mon frère est né. Et la sage-femme a dit « Oh ! Mais il n’est pas tout seul : y’en a encore un ! » Je suis arrivée sans vie. Elle a demandé de préparer deux bassines : une d’eau chaude, une d’eau froide et on m’a trempée tour à tour dans l’une puis dans l’autre en me lançant en l’air jusqu’à ce que je revienne à la vie. Eh oui ! J’ai été un bébé secoué !!! Vous ne vous étonnerez pas que je sois un peu…

Colette Guy – 1992VIE LOCALE
Neige à Pâques

Le 29 mars 1970, pour Pâques, j’ai acheté une voiture d’occasion à la Mouille. Mais pas moyen de la sortir du garage. Le bourrelet de neige de la route et ce qui était tombé du toit étaient attenants. Ils avaient creusé un tunnel dans le bourrelet pour entrer dans la maison. Je suis revenue chercher la voiture le 1er mai.

Colette Guy – 2023METEOROLOGIE
Neige d’été

Quand j’avais 7 ou 8 ans, on a vu passer le chasse-neige le 1er avril, jour de foire à Foncine (ndlr 1940 ?). Et aussi, le 1er mai. Entre 1965 et 1970, il a neigé le 9 juin. C’était mélangé (eau-neige…). Il neigeait le jour du mariage du fils d’une amie … Et j’avais mis un chapeau de paille !

Colette Guy – 2023METEOROLOGIE
Neige en quantité

Une année, j’ai vu neiger au mois de juillet. On venait de couper le chauffage… Toutes mes fleurs ont gelé.

Dans les années 1970-1975, il y avait tellement de neige qu’une année, on pouvait entrer directement par le balcon. Il y avait des gros glaçons de 1,20 m devant les fenêtres.

En 1976, il y a eu -42° en février. Quand on descendait de Saint-Laurent à Morez en voiture, les batteries se déchargeaient.

Marie-Jo Blondeau – 2023METEOROLOGIE
Neige en trop

J’étais chauffeur, je travaillais dans le bâtiment. Quand il y avait trop de neige, on était « aux intempéries » On allait dégager la voie ferrée. Le chasse-neige ne pouvait pas tout faire !

Paul Bonnefoy – 2023VIE LOCALE
Neige surprise

Avant, on habitait à Vallauris… On est arrivé dans le Jura en 1933. Mon père avait du mal à respirer, le médecin avait conseillé de venir dans le Jura où il y avait de l’air pur. Et surtout de dormir la fenêtre ouverte ! On a déménagé le 21 mars et on a dormi la fenêtre ouverte. Le lendemain matin, il y avait 10 centimètres de neige sous le lit. La bise avait soufflé… Il fallait peller tous les matins. Ma mère disait en pleurant : « On va pas pouvoir sortir les pt’iotes ! ». 

Paulette Guyon – 2023DOMESTIQUE
Nuit froide

Je dormais la fenêtre ouverte. La nuit, il y a eu du brouillard, ce qui était exceptionnel. Quand je me suis réveillée, j’ai été éblouie par les cristaux de neige qu’il y avait partout dans la chambre.

Colette Guy – 2023DOMESTIQUE
Passe-temps au champ

Quand on allait garder les chèvres et les vaches avec mon frère, je lui apprenais à tricoter : lui faisait les rangs à l’endroit et moi, les rangs à l’envers

Colette Guy – 2023VIE LOCALE
Quel hiver

Le lendemain, je suis retourné à la Caronnée avec mes parents pour leur faire voir les montagnes de neige. Pour la photo, un peu de linge était étendu sur les fils électriques. L’article du Progrès parlait d’une hauteur de 5 mètres de neige dans la petite combe derrière la maison ! Du jamais vu !

Quant à la voie SNCF, « le diesel » chargé de déneiger, ayant poussé trop de neige est sorti des rails. Il a fallu refaire en car, la liaison Morez-Champagnole. Quel hiver !

Louis Charnu – 1992METEOROLOGIE
Quels hivers !

Enfant, je me souviens des hivers horribles… Tellement de neige !

On ne pouvait pas passer par la porte d’entrée. On passait par la fenêtre. Ça enfonçait dans la cour. On essayait de dégager : on dépellait devant la porte, nos parents nous aidaient.

Nicole Yerli – 2023METEOROLOGIE
Recettes médicales

Pour un panaris, il était recommandé de mettre le doigt du malade dans l’oreille d’un chat ou dans un œuf dont on avait cassé la coquille et que l’on gardait ainsi toute la nuit.

Pour le rhume, un oignon cuit dans le coin de l’âtre, bruni par la chaleur était mis à couver dans la cendre. Après l’avoir épluché, on l’écrasait et mélangeait avec du miel et de l’huile.

Pour soigner les engelures, on urinait dans les mains. Après les avoir essuyées longuement, on mettait de la cire ramollie et brulante d’une chandelle.

? – 1992USAGES ET TRADITIONS, VIE QUOTIDIENNE
Saut à ski

On allait voir les concours de ski à La Doye. Monsieur YERLY a été recordman dans les années 1950. La route était pleine de monde, on allait au pied du tremplin, à pied.

Monsieur Gaillard – 2023VIE LOCALE
Tâches des enfants

A la maison, les filles passaient le balai tous les jours et tenaient propre l’étable. Moi, j’allais porter le lait à la fromagerie des Janiers avec une bouille dans le dos. Je n’ai pas le souvenir d’avoir empilé du bois. C’était la tâche des garçons.

Odile Morlet – 1992VIE QUOTIDIENNE
Tâches quotidiennes

Aller à la fontaine, casser la glace, porter les seaux, mener les vaches à l’abreuvoir …C’était le quotidien. On ne se posait pas de question.

Monique C. – 1992VIE QUOTIDIENNE
Veillée en ferme

Chacun se calfeutre chez lui, autour d’un bon feu dans la grande pièce servant à la fois de cuisine, de salle de séjour et même de chambre à coucher. Pour rompre cette monotonie, il y avait les veillées, tantôt chez l’un, tantôt chez l’autre.

C’était un moment très agréable et très attendu… comme un besoin de se retrouver pour meubler ces longues soirées. On jouait aux cartes ; à la manille, au tarot, et aux dames. Les femmes tricotaient ou ravaudaient les habits. Le grand-père préparait des riotes de coudrier pour confectionner des paniers, tout en racontant son service militaire qui avait duré 7 ans.

Marcel Alabouvette – 1992VIE LOCALE