Depuis quand le Grandvaux est-il peuplé ?
En l’absence de découverte archéologique majeure, on en est réduit à des suppositions jusqu’à l’apparition des premiers écrits concernant notre région, vers le milieu du 12ème siècle.
On peut cependant penser que le Haut-Jura n’était pas une terre vierge, plusieurs auteurs en ont avancé l’hypothèse : Rousset, bien sûr, mais aussi, Berthet, s’appuyant sur d’autres auteurs, qui parle d’une voie antique passant par le col de Saint-Cergue, donc par le Grandvaux. Par ailleurs, le complexe balnéaire du Pont des Arches, à Villards d”Héria, date des 1er et 3ème siècles. Ce site est distant de seulement 10 kilomètre du Grandvaux et revêtait une importance considérable avant les invasions.
Enfin, pour une période un peu plus tardive, la palynologie apporte une indication :
“…sur le lac de l’Abbaye (Jura), où un établissement de chanoines Augustins est bien connu par les sources à partir de 1170, mais où la tradition fait remonter au début du VIe siècle la fondation d’un monastère de vingt moines. Ce premier site, qui avait valeur de site test, a livré un diagramme palynologique présentant des taxons de seigle avant l’an Mil. ”
(D’après Sébastien Bully, « Archéologie des monastères du premier millénaire dans le Centre-Est de la France. Conditions d’implantation et de diffusion, topographie historique et organisation », Bulletin du centre d’études médiévales d’Auxerre | BUCEMA, 13 | 2009, 257-290.)
Les résultats de cette recherche viennent conforter la tradition mais il est impossible pour le moment d’évaluer l’époque et l’importance des premiers défrichements.
En conclusion, de la préhistoire jusqu’à l’apparition des sources historiques écrites, le Grandvaux a vraisemblablement connu des occupations humaines temporaires et peut-être même une occupation monastique limitée. Le véritable défrichement aurait commencé plus tard, au 12ème siècle lorsque l’abbaye de Saint-Claude, en crise à cette époque, a cédé le lac du Grandvaux et les territoires qui l’entourent à l’abbaye d’Abondance, dans le Chablais. Et ce serait ces moines augustins qui auraient fait venir des colons d’outre-Léman et créé une abbaye sur une presqu’île, au nord-est du lac.